Tout a commencé en octobre 2015 : nous voulons courir ensemble pour le plaisir mais avant tout pour une bonne cause, on voulait donner un sens en plus à la course. Nous décidons tout simplement donc de nous inscrire au Marathon du Mont Blanc avec un dossard solidaire : notre choix se portera sur l’association« Vaincre la Mucoviscidose », et nous dédicaçons chacun une collecte afin d’obtenir des fonds pour la recherche de la maladie qui se nomme« Donner notre souffle à ceux qui en manquent ».
8 mois plus tard….nous y sommes….
Le 24 décembre, les enfants déposent les chaussures au pied du sapin... le vendredi 24 juin 2016, de grands enfants déposent leurs running au pied de la valise ! Aussi motivés qu'une veille de Noël en pensant au cadeau à venir ! Nous sommes prêts au décollage direction Chamonix.
Après une rapide installation, nous voici en route vers le village où les concurrents du 80km arrivent... ça donne l'ambiance et à la fois, ça sème le doute... nous retrouvons 4 coureurs vendéens dont 3 ont été contraints d’arrêter dû à la barrière horaire au 48km... le parcours est difficile...
Samedi 25 juin - on savoure l'ambiance de Chamonix (où les non-sportifs doivent se sentir sur une autre planète !). Les dossards récupérés, nous allons au stand de l'association "Vaincre la Mucoviscidose" où nous rencontrons Anais Youssef qui participe également avec un dossard solidaire. Suissesse de 20 ans qui réalise son 1er marathon, on se dit qu'elle est soit inconsciente soit future championne pour faire son 1er marathon sur un tel parcours ! (la deuxième proposition sera à retenir, elle arrive 2ème de la catégorie espoir !). Le récit de la maman d'une jeune femme atteint de la mucoviscidose, nous confirme que nous avons fait le bon choix pour permettre, grâce à la collecte de faire avancer la recherche contre cette maladie.
Dimanche 26 juin - réveil à 4h pour le départ de course à 7h - Tatouage du profil de la course sur l'avant- bras (histoire de ne pas oublier les quelques bosses et situer les km de ravito), nous partons au petit jour vers la ligne de départ. On a de la chance entre la canicule du vendredi, les orages et les pluies torrentielles du samedi, la météo du dimanche est plus clémente. 2 217 coureurs (dont 398 coureuses !) de 66 nationalités s'amassent devant l'église dans le sas du départ. Les jambes s'étirent. La concentration commence petit à petit. On récapitule le programme d'entrainement, les consignes du coach. On pense à nos enfants qui vont nous suivre derrière l'écran. On songe à tous ceux qui nous sont aidé à être là. On relit les messagers reçus ces derniers jours (sms, mail, réseaux sociaux...). On lève les yeux vers nos anges gardiens. On perçoit les mots d'encouragements. On ferme les yeux, on a tellement de la chance d'être là ....
Départ donné dans le respect de l'horaire.... c'est parti pour 42 km d'aventure (qui s'étireront sur 2 km de plus au final) sur 2730 m de dénivelé positif et 1 700m de dénivelé négatif en traversant Chamonix, Argentière, Vallorcine et la Flégère. Pas d'objectif de chrono.... (Mais si on pouvait voir la fin du match de l'équipe de France...)
10 ème km - la cheville gauche tourne, aie, j'ai mal pour lui.... il tente de poursuivre mais sa cheville cède... fin de course pour le concurrent. C'est un signe de prudence, attention aux racines qui trainent... Les 17 premiers kilomètres sont assez roulants, sentiers larges... le bois des chalets, le vert des pâturages, la couleur des fleurs sauvages.... tous le décor de la montagne est là...Il y a une l'ambiance au ravitaillement de Vallorcine de folie : applaudissements, cloches savoyardes, sourires, chansons, ola, .... un accueil comme si on était des champions..... Mais non, c'est juste pour nous réconforter de ce qui nous attend ! Une montée de presque 4 km.... vers le col puis l'aiguillette des Posettes (2 201m). Une longue marche au cliquetis des bâtons contre les pierres résonne... les coureurs sont muets... écouter ce silence... et monter....
Dans le trail, la nature est maître du jeu et c'est elle qui fixe les règles... et là, elle a décidé de ne pas nous récompenser de nos efforts d'ascension en nous cachant le décor par quelques nuages.... mais ça reste magnifique...
Ne pas trop s'attarder au vide sur les côtés, histoire de pas avoir le vertige... et s'attaquer à la descente... tenter de se relâcher, prendre la position pour ne pas faire trop souffrir les muscles des cuisses).
Au ravitaillement du 31ème km, les coureurs vendéens sont là pour nous encourager, c'est sympathique... Allez plus que 11 km.... mais on sait aussi que c'est la partie où il faut oublier le poids des km pour attaquer une nouvelle montée jusqu'au point le Béchar.La montée jusqu'à la Flégère annonce le 36ème,on emprunte des jolis sentiers en balcon mais la prudence est de rigueur entre la fatigue et les pieds qui accrochent les cailloux et les racines, des marches glissantes par l'humidité.... la chute peut vite arriver.
Au détour d'un virage, on sait qu'on s'approche, on entend les supporteurs.... oui mais même si on les aperçoit là-haut, ils sont encore si loin... montée ce lacet de caillasses... Plus la ligne se rapproche et plus l'émotion monte.... vite arriver avant qu'elle m'écroule....
On franchit la ligne d'arrivée.... sans réaliser qu'on est parmi les 2045 finishers.
Stop de la montre, la dernière chanson de Céline Dion fait écho "quand on vit trop beau trop fort, on oublie le temps qui passe", on a pas vu les 8h15 de course s'écouler