17 juin 2017 - Ultra Tour du Haut Giffre – Samoëns – 85kms – 6186m+
Départ 4h00 – 450 athlètes – 244 finishers
1er : Ferrari Aubin – 12h07mn (et non ce n’est pas le résultat des 24h du Mans)
135ème : Vincent Jaud – 18h29mn
182ème : Emmanuel Piffeteau – 20h16mn
183ème : Carl Clenet – 20h16mn
185ème : Thomas Lumet – 20h16mn
Arrêté : Nicolas Planchot
Une course axée sur 5 vraies difficultés à bien maitriser et gérer. Ceci sans compter les barrières horaires qui auront décimés pas loin de 150 athlètes de haut niveau dont l’un des nôtres. En effet, à 2mn prêt, El Padre (Nico pour les intimes) s’est fait stoppé dans son tournage de film qui aurait pu être entre plus captivant.
Toute la performance de cette épreuve passe par le fait de bien gérer les 50 premiers kms, sans rien laisser au hasard :
- Un sac bien équilibré et convenablement chargé. A cet effet, les flasques HydraPack 600mm à placer dans les poches avant sont un bon atout pour maitriser votre quantité de boisson restante. Vous pouvez en mettre une avec votre boisson énergétique et l’autre avec de l’eau pure.
- Une lampe en bon état de marche et à conserver tout le long du parcours. La nuit tombe très vite en montagne (surtout avec un finish dans la forêt). Mieux vaut éviter les piles rechargeables bien moins efficaces : n’est-ce pas Manu ?
- Une casquette pour vous protéger du soleil et pour garder l’incognito . En chemin, nous avons reconnu Mac Lesggy qui faisait une randonnée entre ami et s’était arrêté au pied de l’une des magnifiques cascades que nous avons pu admirer.
- Un peu de crème solaire : les reflets de la neige en altitude sont propices aux coups de soleil, même si nous avons gagné du temps dans les toboggans naturels qui faisaient jusqu’à 50m de long. Parlant de neige, ne pas s’aventurer hors du sentier, des crevasses nous entourent, l’un d’entre nous en a fait l’expérience.
- Quelques POM’POTES qui nous ont sauvées plusieurs fois la mise.
- Des bâtons facilement pliables avec un espace dédié dans le sac pour s’en débarrasser dans les descentes. Attention, avec les bâtons vous avez plus de muscles en action et donc votre fréquence cardiaque est susceptible d’augmenter sans vous en rendre compte. Ceci cumulé avec l’altitude et la tête peut très vite vous tourner.
- Une gestion d’efforts continue en acceptant des pauses sur le parcours de minimum 3mn pour faire baisser votre fréquence cardiaque dans des paliers d’altitudes (en profiter pour fermer les yeux). Deux d’entre nous y sont plus sensible. Dans la gestion d’effort, les filles nous ont encore une fois impressionnées. Certains se sont même arrêtés dans l’avant dernière côte pour les admirer… ou attendre leurs coéquipier… ou récupérer… (nous ne saurons jamais mais en tout cas, j’ai eu l’impression qu’ils avaient tout donné).
- Comme tous les Ultra, la course débute à mi-parcours. L’objectif de la première moitié est de s’économiser et d’éviter les traumatismes, surtout dans les descentes où nous nous devions de rester souple et agile.
- De la nourriture naturelle bien équilibré. Prenez des aliments qui vous font plaisir.
- Ne pas oublier son sac individuel de la base de vie au 47ème km pour changer de maillot, de chaussettes (n’est-ce pas Thom). Prévoir une paire de chaussure de rechange au cas où.
- Mieux vaut être le chasseur que le chassé, surtout en fin de parcours. Mais attention, le chasseur peut rapidement devenir chassé…(qu’en dis-tu Vincent ?)
- Et tout autre secret qui vous appartient.
Sur la course, nous avons joué l’esprit d’équipe, ce qui nous a tous évité de sombrer dans l’abandon. D’abord avec la photo collective prêt du lac. Manu, qu’as-tu fait de ton dossard, on te l’a pourtant remis… à 5mn du départ de la course. Tu avais quand même l’essentiel : ta montre !
Pendant la course, chacun à douter à des moments différents. Certains étaient même prêt à rendre leur dossard. Pas de chance, cela s’est produit à 1951m d’altitude sans véhicule de rapatriement. Un bon arrosage de ses coéquipiers, l’envi de ne pas rester seul au refuge … et c’est reparti. Dans tous les cas, ne pas oublier que l’on reste de humains et qu’un bonne pause, même d’une heure, peut vous éviter le pire.
Nous étions malheureusement 4/5 à finaliser la course. Après avoir accompagné Nico jusqu’à la première barrière horaire et géré son problème de sac qui prenait l’eau, Thom a récupéré Manu et Carl vers le 50ème kms. Heureusement pour ces derniers qui pensaient plus à « papoter » qu’à courir. Tandis que Vincent, fidèle à lui-même et après avoir cumulé jusqu’à 20mn de retard sur les fusés du groupe, est repassé devant pour aller admirer la somptueuse cascade du Rouget. Nous pensions TOUS y retrouver Nico mais il avait préféré partager sa passion avec notre voisine de camping de 70ans qui fait 4h au marathon. En fait ce n’est pas exactement la raison, comme à son habitude, Vincent pensait arrivé bien plus tôt (vers 18h00) et Nico ne voulait pas louper son arrivé. Vincent a juste confondu son estimation d’horaire d’arrivé avec sa durée en course.
Dans tous les cas, la fin de course fût majestueusement Belle, « à en tomber AMOUREUX. Bouquetins, cascades, neige étaient au rendez-vous, sans oublié le bouquet final après une montée interminable en haut du col Pelouse : « Putain valable » un coucher de soleil sur le Mont Blanc.
Ensuite s’en est suivi une course poursuite infernale dans une descente qui nous amenait jusqu’au dernier refuge du lac de Gers. Refuge où il fait bon vivre et dont certains ont très bien profité avant de se retrouver dans le final interminable jusqu’à Samöens. Là, Nico, fidèle au rendez-vous a pu féliciter chaque arrivant et nous guider vers un bon repas bien mérité. L’un des nôtres s’est tellement rassasié qu’il en est tombé à terre en faisant un léger clin d’œil au médecin.
Après une longue journée pleine de péripéties, maintenant il se fait tard, la nuit est bien noire, tout le monde au lit.
Le lendemain matin, tous les crabes à l’eau, direction la piscine de plein air pour bien récupérer.
Les parapentes descendaient les montagnes sous le ciel bleu. Notre passion pour les Alpes nous a rapidement rattrapée et nous redonner raison sur le fait qu’une course passe forcément par une bonne alimentation. Direction l’Auberge de Fifine où nous étions attendu comme le loup blanc. Une cassolette de Berthoud fondue accompagnée d’une petite Roussette-de Savoie pleine d’histoire, nous voilà remis dans le droit chemin. Maintenant retour à la réalité, direction Genève pour reprendre l’avion mais avant il nous a fallu traverser la vallée de l’Avre. Vallée la plus polluée de France, même vitres de la voiture fermées.
Pour conclure sur ce week-end : « Ce qui ne tue pas rend plus fort ». L’Ultra trail y a pas que cela dans la vie mais ça fortifie…